La présidente de l'Arcep, autorité de régulation des communications électroniques, était en visite à Neuilly-sur-Marne, ce mercredi. Le maire Zartoshte Bakthiari voulait lui faire constater l'ampleur des problèmes de connexion à la fibre que subissent les nocéens.
Dans le quartier Maison Blanche à Neuilly-sur-Marne (93). L'immeuble est tout neuf, ses premiers habitants n'y vivent que depuis quelques mois. Pourtant, au rez-de-chaussée, le PM (point de mutualisation) c'est-à-dire l'armoire qui abrite l'ensemble des branchements à la fibre du secteur, renferme un fouillis inextricable.
Le maire a convié l'Arcep pour une visite de terrain. Il commente : "On voit des spaghettis enchevêtrés avec des branchements à la fibre qui sont totalement défaillants et qui posent problème parce qu'ils privent les habitants de connexion internet".
La présidente de l'Arcep, Laure de la Raudière, met en cause les opérateurs : "Il y a des processus industriels qui ne sont pas maîtrisés, ils ne mettent pas toujours à jour le système d'information, ils ont parfois six à sept rangs de sous-traitance avec des personnes qui interviennent sur le réseau sans avoir reçu la formation nécessaire".
Pire encore chacun se renvoie la balle.
Parmi ces opérateurs, il y a XP Fibre, une entreprise filiale du groupe Altice, auquel appartient aussi SFR, en charge du déploiement et de la maintenance du réseau dans le département de Seine-Saint-Denis. Son délégué régional, Jean-Claude Brier, estime faire son maximum pour que le service soit de qualité. Il rejette la faute sur les fournisseurs d'accès internet, absents lors de ce rendez-vous. XP Fibre indique avoir refait la quasi-totalité des armoires fibre à Neuilly-sur-Marne. L'entreprise admet que des difficultés subsistent sur les plus importants de ces PM, ceux qui desservent un millier de clients.
Par ailleurs, le maire de Neuilly-sur-Marne précise pour sa part avoir reçu 1500 signalements d'habitants depuis l'été 2020. Pour certains, ces problèmes de connexion internet ont eu des effets dramatiques.
Par exemple, Anthony Alves a ainsi dû fermer sa société d'informatique. "En deux ans d'abonnement, j'ai eu cinq mois de connexion. Un jour on m'a reconnecté. Cela a duré vingt minutes, puis de nouveau, plus rien du tout, ça c'est le record" explique le chef d'entreprise qui fustige au passage, le manque de qualification des techniciens qui interviennent sur le réseau : "certains ne savent même pas souder ! ".
Le maire Zartoshte Bakhtiari reprend : "Internet cela n'est plus futile de nos jours. Quand on en est privé, on se retrouve vite désocialisé, déscolarisé, désœuvré.
Pour conclure, je connais bien le problème puisque je suis moi même, resté privé d'internet pendant 5 mois de juin à octobre 2021.
