La vague de chaleur qui a frappé la France la semaine dernière a mis, une nouvelle fois, en avant la problématique des passoires énergétiques. Hello Watt, conseiller énergie des particuliers, a réalisé une étude en se basant sur les données fournies par l'Agence de l'environnement et la maitrise de l'énergie et du recensement de l'Insee de 2017, sur les départements et les villes qui comptent le plus de passoires thermiques. Hello Watt s'est concentré sur les 50 plus grosses villes de France.
L'étude montre ainsi que les villes qui présentent le moins de passoires thermiques, en proportion, sont majoritairement situées dans le sud. En revanche, celles ayant la part la plus importante de passoires thermiques sont majoritairement situées en Ile-de-France. Beaucoup de villes réputées “riches” sont mal classées".
Perpignan en tête
Ainsi, les trois meilleures élèves du classement sont Perpignan (4,2% de logements classés F ou G), Nîmes (6,6%) et Angers (6,6%). Hello Watt avance une explication à cette prépondérance des villes du sud: "L’une des raisons qui peut expliquer ce phénomène réside dans les matériaux utilisés pour la construction des logements, qui varient ou ont varié selon les régions. En Provence par exemple, beaucoup de maisons sont en pierre, ce qui permet d'emmagasiner la chaleur la journée et de la diffuser progressivement dans le logement lorsque la température baisse". Par ailleurs, la faible part des logements anciens peut aussi expliquer ces bons résultats. Sauf à Toulon où plus de 66% des logements datent d’avant 1970. "Dans ce cas de figure, c’est très certainement des politiques de rénovation ambitieuses qui sont à féliciter".
Du côté des mauvais élèves, on trouve Paris (24% soit plus de 330.000 passoires), Saint-Denis (22,3%) et Argenteuil (21,8%). Une des causes qui explique cette tendance est la proportion de logements construits avant 1970 (la première réglementation thermique en France date de 1974). Dans la capitale, 78% des logements ont été construits avant cette date. "Des contraintes techniques peuvent également expliquer le peu de travaux entrepris dans ces villes très denses : la part de logements collectifs - où les décisions doivent être prises collégialement - est élevée, et le prix du m2 peut dissuader certains foyers de réduire leur surface habitable avec une isolation intérieure".
L'étude tient à noter la part importante de villes "riches": "Qui dit hauts revenus ne dit pas forcément logement neuf ou bien isolé. C’est l’occasion de rappeler qu’en France, 58% des passoires thermiques sont occupées par des foyers intermédiaires ou aisés".
Le Sud et l'Ouest bons élèves
Du côté des départements, les constats de l'étude sont que les zones du Sud et de l'Ouest possèdent des logements avec des DPE corrects. En Gironde, moins de 5,4% des logements sont classés F ou G. Soit presque 6 fois moins que dans les Hautes-Alpes ou 4 fois moins qu’à Paris.
C'est dans les Alpes qu'il y a le plus de passoires thermiques. Les Hautes-Alpes en comptent 30,2%, la Savoie 28% et la Haute-Savoie 26%. "En cause : le climat froid et rugueux qui demande un besoin de chauffage important, et augmente la consommation au m2 (prise en compte dans le calcul du DPE)".