Les Français achètent désormais de plus petites surfaces. Et la hausse constante des taux d’intérêt n’arrange rien.
Acheter, oui, mais acheter petit : c'est, en somme, le résumé de l'immobilier en 2022. Ou, en tout cas, plus petit qu'avant. Selon une étude de Meilleurs Taux, les Français ont perdu du pouvoir d'achat immobilier ces dernières années, la faute notamment au Covid
Un phénomène qui a pris une ampleur particulière dans certaines villes, Angers en tête : en décembre 2022, si un acheteur a une capacité d'emprunt de 194 020 euros et un taux de 2,20 % sur vingt ans – l'étalonnage choisi par les enquêteurs –, il pouvait acheter un 52 m², soit 42 m² de moins qu'en 2019… En moyenne, dans l'Hexagone, les acheteurs ont perdu 20 m2 de pouvoir d'achat immobilier.
Les cinq villes en tête de ce classement sont des communes de taille moyenne : Angers, donc, suivie par Le Mans (- 41 m²), Saint-Etienne (- 36 m²), Le Havre (- 32 m²) et Toulon (- 24 m²). La faute à la ruée vers les communes de taille plus modeste en 2020 et 2021 à la suite des différents confinements.
Alors qu'elles avaient des prix bien plus bas que les grandes villes françaises, leur prix au mètre carré a explosé avec la demande. Au Mans, le prix au mètre carré est passé de 1 930 euros en 2019 à 2 357 euros en décembre 2022 : une augmentation nette de 20 %.
Acheter rapidement
Les taux d'intérêt, de leur côté, ont explosé : « Il y a un an, vous empruntiez à moins de 1 % sur vingt ans. Aujourd'hui, on est à presque 2,5 % », illustre Maël Bernier, porte-parole de Meilleurs Taux.
Une tendance qui devrait se poursuivre, comme le souligne Le Parisien. En effet, les banques sont dans un mouvement général de hausse des taux d'intérêt. Une conjoncture qui pourrait amener à trouver un taux à plus de 3,50 % sur vingt ans d'ici à la fin de l'année 2023. Un taux élevé qui ferait donc perdre encore du pouvoir d'achat immobilier.
Cette accumulation pourrait avoir un nouvel effet négatif sur le marché de l'immobilier : une baisse du nombre d'acheteurs potentiels à cause des difficultés pour obtenir un prêt, donc, à terme, une baisse de nombre de vendeurs. La solution serait d'acheter rapidement en ce début d'année 2023.
« Si vous faites un crédit, vous allez graver dans le marbre un taux de crédit qui sera moins élevé que ce qui se fera dans les prochaines années. Si vous achetez cash, en face d'un vendeur contraint et pressé, vous allez pouvoir jouer la décote car il y a moins de concurrence », explique Maël Bernier. Si le marché est moins avantageux qu'en 2019, il devrait l'être bien plus qu'en fin d'année : les prix du marché immobilier ne devraient pas baisser tout de suite.
Source : Le Point